Perdu dans la ville [PV Sigmund/Namidachi]

A plusieurs reprises, Sigmund s'arrête pour s'assurer que Fenrir ne souffre pas du froid : le guerrier asgardien se déplace à la vitesse du son pour traverser le pays et atteindre Asgard. Heureusement l'animal est protégé par l'aura de son nouveau maître.

Ils arrivent enfin en vue de la citadelle de Polaris. La montée est rude, mais Sigmund arrive à peu près dans les temps pour une audience. On lui demande de patienter dans le couloir. Comme il n'a rien de spécial à faire, il prend Fenrir dans ses bras et le gratte entre les oreilles tout en se remémorant cette journée.

" Tu vois, ce n'était pas si terrible que cela finalement. Tu en as quand même, un joli foulard. "

Il sourit en voyant le foulard de Nami. Cependant il ne peut s'empêcher de soupirer : même pour quelques heures, il va lui manquer. Et maintenant, il va devoir patienter pour avoir les avis de Hilda. Il voit son frère qui passe par là et qui lui adresse un regard interrogateur : cela ne lui ressemble pas de découcher sans le prévenir. Siegfried vient lui parler à mi-voix :

" J'ai dit à père que tu devais être parti escorter des marchands pour traverser la plaine enneigée. Mais j'imagine que ce n'est pas ça. Tu as un problème ? "

" Je ne sais pas encore ... Je te le dirais après, quand j'en saurais plus. "

Siegfried sourit en voyant le chiot dans les bras de son grand frère. Il a aussi remarqué le foulard autour du cou de l'animal. Les deux frères n'ont besoin que d'un échange de regard pour que Siegfried ait une vague idée de ce que son frère a pû trouver sur sa route. Et Sigmund sait que son cadet devine certaines choses ... Mais celui-ci ne pose pas de question, et se contente de tapotter la tête de Fenrir en murmurant :

" Ce sera sûrement un bon compagnon. "

" Content de voir que tu es de mon avis ... "

Enfin Sigmund peut avoir une audience avec Hilda. Siegfried retourne à ses propres occupations et l'aîné des Duhbe entre dans le salon d'apparat de la prêtresse. Celle-ci est assise près du feu en compagnie de sa soeur Freya. Elle accueille le jeune guerrier d'un sourire serein et après qu'il l'ait saluée comme le veulent les règles de convenance, elle lui demande ce qui l'amène.

" Votre altesse, j'ai rencontré hier une personne assez particulière. Il recèle en lui un cosmos extrêmement puissant, et est accompagné de quatre personnes qui veillent à ce qu'il ne s'éveille pas. Il ne s'agit pas d'une présence hostile, et ses protecteurs ne semblent pas animés d'intentions malveillantes. Pourtant, la malchance semble le poursuivre : il a des visions sombres pour l'avenir. "

Il raconte alors les visions de Nami à Hilda. Celle-ci écoute attentivement. Le regard bleu froid de la prêtresse est plongé dans les yeux de Sigmund qui a l'impression qu'elle peut lire en lui comme dans un livre ouvert. Elle doit sentir sa peur d'en dire trop. Pourtant, au grand soulagement de Sigmund, elle ne cherche pas à lui poser des questions qui pourraient le gêner. Au contraire, elle reste concentrée sur les visions. Elle lui pose plusieurs questions avant de révéler :

" Si ce jeune homme a déjà eu des visions qui se sont réalisées, ce qui semble être le cas, alors il faut se préparer à l'éveil des forces du mal, tôt ou tard. Ne te méprends pas, ce que je dis, c'est qu'il faut rester sur ses gardes, et non agir de façon inconsidérée à cause de la peur. Si tu as l'occasion de revoir cette personne, essaye de savoir si elle a davantage de visions. Et si elle est attaquée, protège-la. "

La conversation dure encore une bonne heure : Hilda donne toute sa priorité à cette affaire, et fait tout pour affermir le coeur du jeune guerrier.

Hilda ne congédie Sigmund que lorsqu'elle est certaine de l'avoir guidé comme il le fallait. L'asgardien sort du salon de la prêtresse en poussant un soupir. C'était long, mais au moins il a l'impression que ses doutes se sont envolés. Même s'il reste beaucoup de zones d'ombres, désormais, il a une idée de la manière dont il doit agir.

Il décide de passer rapidement au manoir familial où il confie Fenrir à son frère. Toute la famille l'élèvera pour qu'il soit un fidèle compagnon pour Nami, parfaitement dressé. Siegfried lui demande comment s'est passée l'entrevue.

" Cela ne s'est pas trop mal passé. Son altesse Hilda a beaucoup de sagesse, je ne regrette pas d'être allé la voir. "

" Tu ne m'étonnes pas quand tu dis cela. Alors, tu as rencontré quelqu'un là-bas ? "

Sigmund a un léger sourire en constatant que son frère est toujours aussi clairvoyant sur son compte.

" Oui. Je crois que c'est du sérieux. Je vais être absent quelques temps. Tu peux dire que je suis en mission pour la princesse Hilda. C'est un peu compliqué, mais crois-moi, ce n'est pas un mensonge. "

" Si tu le dis ... Fais attention à toi, d'accord ? "

Les deux frères se saluent et Sigmund repart en direction de Stockholm. Il retourne à l'hôtel où on lui dit que Nami a déménagé. L'asgardien est un peu atterré par la nouvelle.

Qu'est-ce que cela veut bien vouloir dire ?

Alors qu'il commençait à craindre qu'il ne soit arrivé quelque chose de grave à Nami, l'excuse du déménagement cachant une nouvelle préoccupante, Sigmund fut interpelé par un jeune homme roux qui attendait à la réception. Il crut percevoir un soupçon d'ironie dans sa voix, mais il n'avait pas l'air malintentionné pour autant.

" Vous connaissez Nami ? Où est-il ? Il ne lui est rien arrivé ? "

Les questions étaient sorties comme un flot : l'anxiété de l'asgardien était évidente. Il en oubliait de demander à ce jeune homme qui il était.

Avec un soupir de soulagement, Sigmund comprend qu'il n'y a rien de dramatique qui s'est produit en son absence. Il est vrai que sa conversation avec Hilda lui a bien appris quelque chose : la particularité de Nami pouvait attirer des menaces, et il devait être préparé à affronter des dangers s'il voulait le protéger. Il hocha de la tête pour montrer à Rei qu'il était prêt à le suivre et prit place dans la voiture.

" Il voulait me faire une surprise ? On dirait que tout ne s'est pas passé comme prévu. "

Un mince sourire se dessine sur les lèvres de l'asgardien, alors qu'il regarde le soir tomber sur Stockholm. Il profite du voyage pour se détendre après toutes les émotions de la journée

" Je crois qu'il m'avait parlé de ce projet, en effet. Je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi rapide. Donc tu es venu pour me ramener vers ce nouvel appartement ? Merci ... Au fait, je ne connais pas ton nom ? "

Sigmund admet qu'il ne connaît pas ce genre de musique. Il a l'impression de passer un peu pour un idiot qui ne sait rien à rien du monde civilisé, mais il note néanmoins que c'est la chanson préférée de Nami.

" Si c'est sa chanson préférée, je finirais peut-être par m'y habituer. De quoi cela parle ? "

Alors que Rin conduit dans la banlieue, la conversation devient plus sérieuse : il est l'un des quatre amis qui protègent Namidachi. Il assure à Sigmund qu'il n'est pas hostile envers lui. L'asgardien hoche de la tête et répond :

" Je te crois, et je te fais confiance. Je sens aussi ce cosmos qui émane de toi, il est différent. Mais c'est sans doute logique : je viens d'un pays dont les habitants développent leur énergie naturellement pour se défendre du froid qui y règne. C'est notre particularité. "

Sigmund écoute la chanson avec un peu plus d'attention. Pour le moment, il a du mal à aller plus loin que la surface des chose, mais il croit saisir quelque chose d'intense qui lui parle. Peut-être lui faudra t-il encore l'écouter pour la comprendre. Lorsqu'ils arrivent, il adresse un regard reconnaissant à Rin avant de sortir.

" On dirait que tu as trouvé le pavillon de tes rêves. C'est une bien belle maison. "

L'asgardien est sorti de la voiture et a envoyé cela sur le ton de la plaisanterie à Nami, comme s'il leur était arrivé une mésaventure comique. Tout cela n'était pas bien grave, même s'il voit que le chanteur l'a pris très à coeur. Il n'a pas encore envie de le culpabiliser en lui disant qu'il a eu peur, ils ont assez pleuré pour aujourd'hui. Six personnes sont désormais devant la superbe maison que Nami a choisie. Sigmund offre une poignée de main chaleureuse aux amis de Nami avec lequel il n'a pas encore fait connaissance : Rei, Nanase et Nagisa.

" Très content de faire votre connaissance. Ainsi, c'est l'équipe olympique de natation du Japon qui est au complet ici ? "

Sigmund a un petit mouvement surpris en entendant Nagisa parler de leur différentes spécialités. Quelle énergie et quel enthousiasme dans un si petit jeune homme ! En revanche, celui qu'on lui présente comme Rei semble mal à l'aise, il est en train de remonter nerveusement ses lunettes sur son nez. Nanase quant à lui a l'air d'être un peu dans un autre monde. Sigmund se dit qu'il faudrait du temps pour bien les connaître et se demande s'il l'aura ... en tout cas, ce ne sera pas en restant devant la porte de cette maison que cela se fera, et il accepte la proposition de Nami sans objection.

" Je crois qu'il va falloir y passer, je vois bien que tu meurs d'envie de le faire ... "

Et il laisse échapper un rire léger en entourant brièvement Nami d'un bras, effleurant le front du chanteur d'une caresse de la joue. Il n'a pas trop envie de montrer davantage d'effusions de tendresse à cause du nombre de nouvelles têtes tout autour d'eux, mais ce simple contact physique réchauffe son coeur. Il lance un regard assez épaté à la maison, elle a l'air vraiment confortable.

" Ne t'inquiète pas, Fenrir est entre de bonnes mains. Je ne pensais pas que tu trouverais ce que tu cherchais aussi vite, alors comme on ne pouvait pas le laisser seul à l'hôtel et que ce n'était pas très commode de l'amener au travail, je l'ai confié à ma famille. J'irais le chercher plus tard. "

L'asgardien suit Nami dans les différentes pièces et les inspecte avec intérêt. Il n'y a vraiment rien à redire, tout est vraiment parfait. Sigmund est même frappé de constater qu'ils peuvent marcher sans chaussures sur le sol de la maison, la température qui y règne est assez agréable. Il ne peut s'empêcher de laisser échapper dans un murmure :

" Tout est tellement lumineux ... "

Il avance dans le salon pour regarder ce qu'il y a derrière la maison. Puis il demande :

" Mais, il me semble qu'il y a tout ce qu'il faut au rez-de-chaussée, comment est occupé l'étage ? "

A ce que Nami dit, il semblerait que tout soit arrangé pour simplifier son travail d'acteur : il pourra travailler sur place et même se détendre sans être obligé de sortir. Quelque part, cela ressemble assez à son caractère un peu introverti. Sigmund croise les bras et sourit :

" Bien sûr, une salle consacrée au cinéma. Le contraire m'aurait étonné. "

C'est alors que Nagisa manifeste une sorte de possessivité photographique vis-à-vis de Nami. Ainsi donc, il est non seulement chargé de veiller sur le jeune acteur aux étranges pouvoirs, mais il se révèle aussi être son photographe. La couverture est parfaite. Les autres ont-ils aussi des talents qui leur permettaient de graviter autour de Nami sans éveiller de soupçons ?

C'est alors que Rin commence à se montrer assez proche de Haruka. Sigmund est un peu gêné par la scène, même s'il ne se permettrait pas de faire des remarques comme Rei. Au moins il a compris qu'il a à faire à un, voire deux autres couples. Il ne s'attendait pas trop à cela, c'est tout de même une drôle de coïncidence. De plus, il sait qu'il y a plusieurs chambres. Et il y a cette question qui lui vient à l'esprit :

" Tous les cinq, vous allez vivre ici avec Nami ? "

Sigmund est impressionné de savoir qu'il est en présence d'autant de talents différents, et qu'il va cohabiter avec eux. Il se demande s'il va bien vivre le fait que Nami soit toujours dans son travail, entouré de collègues, que ce soit pour l'entraînement ou la promotion de ses oeuvres. Mais qui sait, peut-être que tout se fera naturellement. Les colocataires n'ont pas l'air de mauvais garçons, en tout cas, pas du style que Sigmund peut côtoyer dans l'armée d'Asgard.

" D'accord. C'est parfait, cela permettra à Nami d'éviter de trop se déplacer, ce n'est peut-être pas plus mal. "

L'asgardien conclut en lançant un regard entendu à Makoto : il pense à cette impression qu'ils ont eu tous les deux d'être suivis le matin même avant d'aller au studio.

Sigmund hoche de la tête en voyant que Nami se trouve assez épanoui en cette bonne compagnie. Lui-même, hé bien il verra avec le temps si la solution lui convient, et comment il s'adaptera. Il fait encore un peu le tour des pièces qui se trouvent autour de lui, avant de demander :

" Et pour l'aménagement, comment cela va se passer ? "

L'Asgardien réprime une grimace. Il commence un peu à être impatienté par l'enthousiasme un peu trop débordant de Nagisa. Si le jeune garçon a la mauvaise idée de lui attribuer à lui aussi un prénom féminin, il ne répond plus de rien. En plus, Nagisa semble avoir l'intention de s'accaparer Nami.

" 'Nami' est un raccourci, pourquoi le rallonger ? Et imagine un peu si l'un d'entre nous se trompe et l'appelle ainsi devant la presse ? "

Ayant un peu retenu la leçon du studio, Sigmund fait de son mieux pour brider le sentiment de jalousie qui commence à monter en lui. Il croise les bras et décide de prendre son mal en patience : il faut d'abord s'occuper de l'installation pour qu'ils soient dans un minimum de confort.

" Je suppose que tu prends l'organisation du déménagement en charge, Makoto. Tu peux bien sûr compter sur moi pour y participer. Dis-moi juste ce que je dois faire. "